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12/03

Composer le « 1711 », le bon réflexe pour éviter des drames aux passages à niveau

En cette date symbolique du « 17/11 », Infrabel lance une campagne pour rappeler l’existence de ce numéro unique et gratuit, destiné à signaler toute urgence à hauteur d’un passage à niveau. Composer le "1711" permet d’entrer directement en contact avec un agent du centre de gestion du trafic pour l’informer d’un danger imminent. Il est ainsi possible d’interrompre immédiatement la circulation des trains afin d’éviter une collision… et ses conséquences souvent très lourdes.

Plusieurs collisions évitées… mais 1 appel sur 3 est réellement pertinent

Les faits se déroulent à Lodelinsart, le 22 octobre dernier, en fin d’heure de pointe matinale. Un appel est passé au 1711 par un policier en civil. Il signale la présence d’un camion immobilisé sur un passage à niveau de la ligne Charleroi-Ottignies. Le trafic est alors immédiatement stoppé… et un accident probablement évité. Le numéro d’urgence démontre tout son intérêt.

Depuis sa mise en service, à la mi-février, le 1711 a enregistré environ 150 appels par mois. Mais le constat dressé par les équipes d’Infrabel est clair : il reste méconnu et, lorsqu’il est composé, l’est parfois à mauvais escient. Ainsi 35% des appels signalent, comme ce fut le cas à Lodelinsart, une situation potentiellement critique et sont donc considérés comme pertinents. Un appel sur deux (52%) relève de la bonne foi d’un témoin mais informe l’opérateur d’une situation non-urgente ou non liée aux passages à niveau. Le solde, soit 13%, est constitué d’appels erronés.

En cette date symbolique du « 17 novembre - 17/11 », Infrabel lance une campagne destinée à rappeler l’existence et le bon usage de ce numéro unique et gratuit. Depuis son lancement, plusieurs appels ont été déterminants… dont 4 pour le seul mois d’octobre : le heurt d’un cycliste ayant fait une chute a été évité à Malderen (Brabant flamand) le 11 octobre ; deux possibles collisions avec une voiture à Deinze (Flandre orientale) le 20 octobre et à Lede (Flandre orientale) le 28 octobre sont restées sans conséquence. Sans oublier l’incident avec le camion du 22 octobre.

Un exemple récent démontre toutefois aussi la nécessité d’avoir davantage « le réflexe 1711 » : la remorque d’un engin agricole qui, en août dernier dans la région tournaisienne, s’est décrochée. Un appel aurait, selon toute vraisemblance, permis de stopper le TGV avant la collision. Précision essentielle : un(e) automobiliste en panne sur un passage à niveau doit, prioritairement, sortir de son véhicule et se mettre en sécurité derrière les barrières avant de composer le 1711.

L’idéal est sans aucun doute de mémoriser ce numéro dans son portable mais, dans le but d’améliorer sa connaissance, une campagne est lancée ce jour par Infrabel. Sur les réseaux sociaux mais aussi en collaboration avec la SNCB : des écrans dans les gares diffuseront un visuel spécifique « 1711 ». Par ailleurs, chaque feu des 1400 passages à niveau du domaine public est désormais doté d'un autocollant spécifique. A ses côtés, un second sticker mentionne le numéro de la ligne et du passage à niveau. En lui communiquant ces informations, l’agent chargé de gérer le trafic peut instantanément localiser l’appelant, même si ce dernier ne connait pas le nom de la rue ou de la localité, et prendre les mesures adaptées.

2h25 de retards cumulés chaque jour !

En 2023, 31 accidents aux passages à niveau ont fait 6 morts et 5 blessés graves. En marge des drames humains, ces accidents – mais aussi les incidents tels les heurts de barrière – ​ ont occasionné 2h25 de retard cumulés chaque jour.

Face à ce constat, et parallèlement à la douzaine de suppressions effectives chaque année, Infrabel ​ multiplie les initiatives. Depuis le début de cette année, des LED ont été installés sur les barrières de 20 passages afin d’accentuer leur visibilité. Infrabel est également occupée à doter une septantaine de ces intersections « rail-route » d’une caméra avec intelligence artificielle. Ce dispositif innovant permet de lancer, cette fois de façon automatisée et avec une marge d’erreur qui s’avère aujourd’hui pratiquement nulle, une alerte au centre de gestion du trafic en cas de risque de collision.

Les infractions aux passages à niveau peuvent donner lieu à des amendes d’un montant de 320 à 4000 euros, à un retrait du permis de conduire et à une interdiction de conduire pour une période de 8 jours à 5 ans. Les contrevenants doivent également payer ue indemnisation pour les dommages subis et les minutes de retard occasionnées au trafic ferroviaire en cas d’incident.