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Conseil communal - motion

02/04

Auderghem, commune engagée dans la lutte contre le radicalisme et les extrémismes violents

Le Conseil communal

Vu les engagements européens et internationaux pris par la Belgique pour le respect des droits fondamentaux des personnes et en particulier des plus vulnérables : Déclaration universelle des droits humains, Convention européenne de sauvegarde des droits humains, Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne ;

Vu la Loi du 30 juillet 1981 tendant à réprimer certains actes inspirés par le racisme et la xénophobie ;

Vu la Loi du 10 mai 2007 tendant à lutter contre certaines formes de discrimination ;

Vu la Loi du 23 mars 1995 tendant à réprimer la négation, la minimisation, la justification ou l’approbation du génocide commis par le régime national-socialiste allemand pendant la seconde guerre mondiale ;

Considérant que la montée des extrémismes, radicalismes violents dans le monde, en Europe ainsi qu’en Belgique est un fait que nous ne pouvons nier tout comme la remise en cause par ceux-ci des libertés, mesures de tolérance et approches scientifiques ;

Considérant qu’historiquement l’agissement et les politiques des mouvements d’extrême droite, extrême gauche, intégristes religieux ou autres extrémistes et leur politique a entraîné des conséquences catastrophiques sur la vie de millions de personnes et qu’il est urgent et indispensable d’empêcher toute tentative de restructuration et de développement des extrémistes ;

Considérant le dévoiement de la démocratie par différents mouvements extrémistes et populistes ;

Considérant que près d’un tiers de la population auderghemoise n’est pas belge, ainsi que les nombreuses minorités visibles ou invisibles qui la composent ;

Considérant la richesse qu’apporte la diversité de culture, d’opinion politique, de toute autre orientation sexuelle ou mode de vie ;

Considérant les bénéfices considérables qu’ont apporté à l’humanité l’analyse objective des faits ainsi que les méthodes scientifiques basées sur l’expérience, la raison et l’analyse rationnelle ;

Considérant qu’Auderghem est et doit rester une ville où le vivre ensemble est une réalité. Une commune où le racisme, l’antisémitisme, la xénophobie et le fascisme n’ont pas leur place. Une commune où chacun amène sa pierre à l’édifice, quel que soit sa couleur de peau, son origine, son genre ou sa religion ;

Considérant les bénéfices qu’apportent à tous l’accès non censuré aux livres, la culture ou autres supports d’opinion ou d’analyse tant scientifique, philosophique que politique ainsi que la richesse que le débat démocratique et l’éducation aux média apporte à l’esprit critique chez les jeunes et moins jeunes; 

Considérant que les idéologies extrémistes se nourrissent souvent de la désinformation et du rejet de la rationalité, et rappelant l’importance essentielle des méthodes scientifiques fondées sur l’expérience, la raison critique et l’analyse rigoureuse des faits pour préserver une démocratie saine et lutter efficacement contre ces dérives ;

Considérant que de nombreuses initiatives sur le devoir de mémoire vis-à-vis des crimes nazis ont vues le jour dans le passé à Auderghem, comme récemment encore l’inauguration d’une plaque commémorative logeurs d'enfants juifs pendant la Seconde Guerre mondiale ;

Décide

Article 1 : de réaffirmer avec force qu’Auderghem est le premier maillon de la défense et de la promotion de la démocratie.

Article 2 : d’empêcher par tous les moyens légaux la diffusion de propos incitant à la haine, au racisme, à l’antisémitisme, au sexisme, , à la discrimination relative à l’orientation religieuse, sexuelle ou de genre, à l’origine sociale, des propos ouvertement xénophobes, sur le territoire d’Auderghem.

Article 3 : de protéger par tous les moyens légaux l’accès non censuré aux livres, la culture  et média ne violant pas l’article 2 ainsi qu’à l’enseignement et aux sciences basées sur l’analyse des faits.

Article 4 : d’appliquer par conséquent, sans pour autant remettre en cause le principe de liberté d’expression en toute communication, le principe du «cordon sanitaire médiatique», en ne donnant pas la parole ou un quelconque espace d’expression médiatique aux extrêmes, à leur propos ou à leur représentants.

Article 5 : d’engager les services compétents à prendre en considération tous les signaux d’incitation à la haine, au racisme, à l’antisémitisme, au sexisme, , aux discriminations liées à l’orientation sexuelle, religieuse, au genre, à l’origine sociale, ouvertement fascistes et xénophobes , de remise en cause du libre accès aux livres ou tout autre média ainsi qu’à la science et l’enseignement et engager, tout en respectant le cadre juridique national, régional et communal, toute procédure administrative et judiciaire possible pour empêcher la diffusion de ces propos sur le territoire de Auderghem.

Article 6 : de soutenir et de promouvoir les initiatives dans le cadre du devoir de mémoire de la résistance face au nazisme, au fascisme et à tous les extrémismes.

Article 7 : d’impliquer la jeunesse en la sensibilisant aux dangers des extrémismes en général, à l’histoire des migrations, du développement de la pensée critique et des différentes libertés garanties par la Constitution afin de promouvoir le vivre ensemble et l’épanouissement de tous, par des actions citoyennes dans les écoles où la commune est le pouvoir organisateur.

Article 8 : d’insister auprès des autorités formatives sur le caractère essentiel – dans la formation des travailleurs et travailleuses de la fonction publique – d’exercer en toutes circonstances ces fonctions de manière juste, égalitaire et respectueuse de la neutralité de la fonction publique, vis-à-vis de toutes les citoyennes et citoyens, sans discrimination d’origine, de genre, de classe, … Les raccourcis extrémistes ou la remise en cause des libertés n’ont pas leur place dans notre société et encore moins au sein des services publics. Par ailleurs, la formation continue des agents communaux doit également être assurée en la matière dans le cadre prévu par la loi.