Le SPF Economie lance une vaste campagne de sensibilisation pour mettre en garde les consommateurs contre la fraude aux tickets d’accès à des événements. Cette campagne fait suite à l’augmentation sensible du nombre de signalements.
Des fans enthousiastes désireux de se procurer des tickets pour un festival, un concert, un événement sportif ou un parc d'attractions. Des offres via des sites de petites annonces ou des médias sociaux. C’est la combinaison gagnante pour l’émergence de la fraude aux tickets.
Le ticket commandé n’est pas livré ou est un faux. Résultat : vous avez perdu votre argent et vous pouvez oublier d’assister à l’événement tant attendu.
Oubliez, c’est du fake !
La tendance à la hausse de ce type de fraude, dans toute la Belgique, est claire. C'est la raison pour laquelle le SPF Economie lance ce 24 juin une vaste campagne de sensibilisation qui se poursuivra tout au long de l’été. Elle vise les personnes qui ont acheté, ou seraient tentées d’acheter, via des canaux non officiels des tickets d’accès.
Plus de victimes, plus de pertes financières
L’an dernier, le SPF Economie a reçu 360 signalements de consommateurs ayant acheté de faux billets. C’est le double par rapport à l’année précédente (141 signalements en 2022).
Le préjudice financier déclaré a atteint 60.615 euros, soit presque 5 fois plus qu’en 2022. En moyenne, une victime a perdu 168 euros au profit des escrocs.
Ce n’est toutefois que la partie émergée de l’iceberg, car toute les victimes n’introduisent pas un signalement auprès du SPF Economie.
Découverte de deux réseaux potentiels
Le SPF Economie, au travers de sa Direction générale de l’Inspection économique, a mené, sur la base de 99 signalements, 53 enquêtes en 2023.
Les responsables des annonces publiées ou les titulaires des comptes bancaires sur lesquels les paiements ont été effectués, ont été identifiés et les mesures nécessaires ont été prises.
Au total, 189 tickets achetés, proposés par le biais de médias sociaux ou de plateformes de revente, ont été concernés. 87 % d’entre eux n’ont pas été envoyés, 13 % ont été refusés à l’entrée de l’événement.
70 % des signalements concernaient des tickets d’accès à un festival. Viennent ensuite les tickets pour des concerts d’artistes connus (19 %), des événements festifs (8 %) et des parcs d’attractions (4 %).
Les victimes ont déclaré un total de 19.723 euros de dommages et intérêts. Cela représente une moyenne de 104 euros par billet. Or d’après les enquêtes, le préjudice réel causé par la fraude aux tickets est bien plus élevé et pourrait atteindre environ 70.000 euros.
Les enquêtes ont donné lieu à 39 procès-verbaux à l’encontre de 30 suspects résidant en Belgique, procès-verbaux qui ont été transmis au parquet. Ces enquêtes ont également montré que ce type d’escroquerie est souvent lié à des problèmes sociaux sous-jacents tels que la toxicomanie, la dépendance au jeu, les dettes et d’autres activités criminelles. Le phénomène ne se limite pas à quelques villes mais s’étend à toute la Belgique. Dans la région de Charleroi et de Mons, deux réseaux potentiels ont même été découverts.
Comment les escrocs opèrent-ils ?
Les consommateurs sont généralement approchés par le biais de fausses annonces sur des sites de petites annonces et sur les médias sociaux. Les fraudeurs publient des messages ou des annonces proposant des (faux) tickets.
Lorsqu’ils découvrent que les consommateurs recherchent eux-mêmes des tickets sur les médias sociaux, les escrocs entament une conversation avec la victime potentielle. Leurs profils semblent digne de confiance, tout comme les photos des tickets et de leur carte d’identité (volée). Pour finaliser la vente, ils envoient même parfois de faux e-mails prétendant provenir de sites de revente. Après le paiement, le consommateur ne reçoit généralement pas les tickets et le faux profil disparaît soudainement… avec l’argent de la victime.
Si le consommateur reçoit quand même des tickets, il court le risque qu’ils soient faux ou déjà utilisés. Beaucoup de victimes ne découvrent cela qu’à l'entrée de l'événement, ce qui rend la situation encore plus pénible.
Le conseil en or
Achetez toujours vos tickets d’accès via le site officiel de l’événement, de la salle de concert, de l’artiste, du match ou du parc d'attractions qui vous intéresse. Vous y trouverez toujours les informations correctes sur les tickets.
Ne vous précipitez pas sur le premier site de revente qui apparaît en haut des résultats d’un moteur de recherche et évitez d’acheter des billets sur les médias sociaux, les sites des moteurs de recherche ou les plateformes de revente. Ce sont les canaux préférés des escrocs.
Le concert est sold out ? Même dans ce cas, il est préférable de surfer sur les canaux officiels. Ils proposent parfois des listes d’attente ou d’autres moyens de racheter des tickets à d’autres personnes en toute légalité.
Vous avez acheté un faux billet, que faire ?
Si vous avez payé avec une carte de crédit, vous pouvez essayer de contester la transaction via macarte.be. Déposez plainte auprès de votre police locale et portez-vous partie civile.
N’oubliez pas non plus de signaler cette pratique via ConsumerConnect. L’Inspection économique du SPF Economie examinera votre signalement et pourra décider d’ouvrir une enquête. Vous contribuerez ainsi à empêcher les escrocs de piéger d’autres victimes. Vous recevrez immédiatement des informations sur les mesures que vous pouvez encore prendre et sur les organismes qui peuvent vous aider.
Découvrez également sur notre site web d’autres conseils pour repérer les fausses boutiques en ligne.
Comment revendre un ticket acheté via un canal officiel ?
Vérifiez toujours auprès du canal officiel si vous pouvez remettre en vente le ticket. L’organisateur peut vous obliger à le faire et vous interdire de vendre votre billet sur le marché de l’occasion. Vérifiez donc attentivement les conditions générales.
