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08/11

Sophie de Vos devient Bourgmestre d'Auderghem

Pour la première fois de son histoire, Auderghem est dirigée par une femme. Ce mois de mars, Sophie de Vos succède à Didier Gosuin. Un style très différent, des priorités affirmées mais un même penchant pour la précision des chiffres. Portrait.

Née en 1972, Sophie de Vos habite Auderghem depuis l’enfance. Ingénieure commerciale, diplômée de Solvay, mère de deux (grands) enfants, Sophie de Vos a d'abord mené une carrière de cheffe d'entreprise. Ce n'est qu'en 2006 qu'elle se présente pour la première fois aux élections communales.

"La politique ne m'a jamais intéressée mais j'ai toujours aimé m'investir dans la vie de mon quartier. Je me suis donc laissée convaincre", avoue-t-elle. Echevine en 2012, Sophie de Vos trouve très vite sa place au sein du Collège. "Ce n'est clairement pas une idéologue", confie une collègue. "C'est une femme de projets, pragmatique, parfois dure. Elle ne fait jamais les choses à moitié et il faut pouvoir la suivre". Lors de son premier mandat, Sophie de Vos multiplie les initiatives.

En charge de la culture et des animations, elle recrée le Ciné-club, le concours photo "Objectif commune", le Brussels Food Festival, le Cercle d'histoire ou encore Chaussée des Arts, le Jazz Marathon... Echevine de l'emploi, elle lance l'opération "Un job près de chez moi", redynamise l'ALE et rassemble les employeurs auderghemois lors des "Midis des employeurs". Forte de ce bilan, elle est la femme qui obtient le plus de voix lors des élections de 2018. Pour Didier Gosuin c'est clair : "Sophie a la légitimité pour devenir bourgmestre".

Les trois ans qui suivent lui permettront "d'apprendre le métier", d'abord comme bourgmestre faisant fonction puis comme Première échevine en charge de l'Espace Public, de la Mobilite, de la Culture, des Bibliothèques et de la Participation Citoyenne.

"C'est une chance inouïe d'avoir pu être écolée par Didier Gosuin. Honnêtement, les décisions prises à l'échelle d'une commune ont un tel impact sur les gens, les matières sont devenues à ce point complexes, qu'il faut avoir l'humilité de reconnaître qu'être bourgmestre ça ne s'improvise pas". En 2020, elle convainc le Collège de créer l'Assemblée des Habitants et en 2021, elle lance le Budget Partage. Deux initiatives dans lesquelles elle s'investit corps et âme et qui lui permettent de battre deux records européens de participation. Cette culture collaborative, elle l'applique aussi au service Espace public qu'elle redynamise complètement. Désormais, tous les aménagements publics sont décidés avec les riverains et ses équipes lui vouent une véritable admiration.

Car si Sophie de Vos fuit les jeux de pouvoir comme la peste, elle n'en demeure pas moins une femme de conviction. "Je crois en la force du collectif et, même si le milieu reste encore très masculin, je suis convaincue qu'être une femme est un avantage pour le faire émerger". Un constat partage par Didier Gosuin : "Bien sûr, je me réjouis de transmettre le témoin à une femme. Mais je refuse de tomber dans une forme de sexisme à l'envers. Sophie est d'abord une personnalité atypique, très éloignée de la politique traditionnelle. Une gestionnaire rigoureuse qui sait que les chiffres ne mentent pas. C'est pour ces qualités que je suis fier de lui transmettre l'écharpe mayorale. Pour moi, c'est un véritable cadeau".

Directe. Entière. Déterminée.

La nouvelle bourgmestre a trois ans pour imprimer sa marque. "Sophie, on l'aime ou on ne l'aime pas", conclut un proche collaborateur. "Elle peut paraître distante mais quand on gratte un peu, on découvre une personne pleine d'humour et d'humilité. Son empathie est d'autant moins feinte qu'elle ne la montre pas. Certes, cette sincérité ne joue pas toujours en sa faveur mais je n'ai aucun doute : les Auderghemois vont vite l'adopter ".

 

 

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Voir aussi :

Elle a prêté serment : Sophie de Vos, une nouvelle bourgmestre pour Auderghem (sur BX1)