Question écrite de Madame Jasmine Boumraya (ECOLO-GROEN) à propos des inégalités entre homme et femme sur le marché de l'emploi
LE COLLÈGE,
Vu la Nouvelle loi communale, les articles 84 et 84bis ;
Vu le Règlement d’ordre intérieur du Conseil, les articles 55 à 60 ;
Vu le Règlement d’ordre intérieur du Conseil, les articles 55 à 60 ;
Vu l'arrêté n°2020/003 du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale de pouvoirs spéciaux relatif au fonctionnement des organes communaux dans le cadre de la crise sanitaire COVID-19 ;
Considérant ce qui suit :
Le 11.03.2020, Madame Jasmine Boumraya a transmis par e-mail une question orale à Monsieur Christophe Magdalijns, Président du Conseil communal et à Monsieur Etienne Schoonbroodt, Secrétaire communal.
Considérant ce qui suit :
Le 11.03.2020, Madame Jasmine Boumraya a transmis par e-mail une question orale à Monsieur Christophe Magdalijns, Président du Conseil communal et à Monsieur Etienne Schoonbroodt, Secrétaire communal.
Monsieur le Président,
Chers Collègues,
Malgré le chemin déjà parcouru, les femmes rencontrent toujours plus d’obstacles que les hommes sur le marché de l’emploi. Ces inégalités se marquent tant au niveau de la participation au marché du travail (malgré une progression le taux d’activité reste moindre, surtout pour les femmes avec enfant alors que le constat est inverse chez les hommes avec enfant), qu’au niveau de la qualité des emplois occupés (temps partiel parfois non choisis, salaires en moyenne 10% plus bas,…).
[1]
Comparant les chiffres bruxellois avec ceux des deux autres régions, Actiris
[2]
a constaté qu’en Région bruxelloise, le taux d’emploi et d’activité des femmes apparaît relativement bas. Ce comparatif met également en évidence que le fait d’avoir des enfants affecte de façon plus importante la place des femmes sur le marché de l’emploi en Région bruxelloise en comparaison avec les deux autres régions.
Sans surprise, Actiris pointe également que les inégalités de genre sur le marché de l’emploi affectent plus particulièrement certains groupes de femmes, comme les moins diplômées, les ressortissantes non-européennes, les femmes seules avec enfants.
Pourtant ces inégalités sont également désavantageuses pour l’employeur, qui a tout intérêt à trouver la ou le candidat.e la ou le plus approprié.e. L’égalité sur le marché de l’emploi n’est pas uniquement une valeur éthique, mais pour une entreprise, c’est également un facteur de bénéfice que l’on ne peut sous-estimer. Ainsi les études montrent que les entreprises dans lesquelles les femmes participent au top management obtiennent de meilleurs résultats que les entreprises où seuls les hommes prennent les décisions.
Actiris concluait toutefois son étude précitée par ces mots : « une fois actives sur le marché du travail, le risque de chômage des femmes est équivalent (voire moins élevé selon la définition du chômage utilisée) que celui des hommes en Région bruxelloise. » Un encouragement qui sonne comme un appel à l’action et m’amène à poser les questions suivantes :
- Quelles sont les initiatives particulières visant la (ré)intégration des femmes au marché de l’emploi menées par la commune et spécialement les plus précaires ?
- Une attention particulière est-elle portée sur l’empowerment des femmes dans l’emploi pour lutter contre la précarisation des travailleuses ?
- De telles initiatives sont-elles en projet, dans le cadre du Printemps de l’Emploi par exemple, pour ce public ?
Dans le cadre du Printemps de l’Emploi, Woluwe-Saint-Pierre met en avant l’initiative « Projet de femmes » qui vise la réinsertion professionnelle des femmes restées à l’écart du marché du travail. Les femmes visées par ce projet ne peuvent cependant ni bénéficier de l’aide du CPAS, ni d’allocations de chômage.
Je vous remercie,
Jasmine Boumraya, conseillère Ecolo-Groen
[1]
Institut pour l’égalité des femmes et des hommes,
https://igvm-iefh.belgium.be/fr/activites/emploi
[2]
Les femmes sur le marché de l’emploi en Région bruxelloise,
http://www.actiris.be/Portals/36/Documents/FR/2015-les-femmes-sur-le-march-de-lemploi-en-rbc.pdf
Le 05.05.2020, Monsieur Didier Gosuin, Bourgmestre a répondu comme suit :
Madame la conseillère,
Vous trouverez ci-dessous l’ensemble des initiatives mises en œuvre par la commune d’Auderghem afin de permettre la réintégration des femmes sur le marché de l’emploi :
- Projet local de remobilisation des chercheurs d’emploi développé chaque année en partenariat avec les membres de droit de la Maison de l’Emploi d’Auderghem (Emploi communal, ALE, Capas, Actiris) : en 2016, les familles monoparentales avaient été le public-cible avec la possibilité pour les mamans seules avec enfant(s) en bas âge de mettre son (ses) enfant(s) à la Halte-Garderie. 5 journées de coaching via « Le Soleil Consult » ;
- L’ouverture de la Halte-Garderie en 2016 est une initiative qui a pour but de permettre aux mamans sans solution de crèche d’avoir une solution de garde pour se former, se présenter à des entretiens d’embauche voire travailler. 4 places sont réservées pour les usagers du CPAS pour faciliter leur (ré)insertion sur le marché du travail et 4 autres pour les mamans suivant les cours au Pavillon de FLE ;
- Depuis 2015, un atelier « Femmes et Travail » est programmé sur Auderghem à chaque Printemps de l’Emploi sauf pour l’édition 2020 où, en raison du focus (- des 30 ans), d’autres options ont été privilégiées ;
- L’édition 2019 du Printemps de l’Emploi s’orientait sur la diversité et s’inscrivait dans une cohérence avec la politique régionale (Stratégie 2025) en participant au renforcement de la non-discrimination sur base de certains critères protégés pas la législation (l’âge, l’état civil,…) et en contribuant à une meilleure connaissance de la diversité, au sens large, tant pour les CE que pour les employeurs. Dans ce cadre, les ateliers plus liés à l’intégration des femmes sur le marché de l’emploi étaient notamment : « femmes et travail : diversité essentielle au sein des organisations », « le printemps de l’emploi au féminin », « interactions sexistes : quelles sont les réactions de femmes et comment les expliquer », « renforcer l’estime de soi, quel que soit notre âge, notre genre ou notre origine », « gérer la diversité », « projet de femme » ; ..
- Beaucoup de prestataires ALE sont des femmes seules avec enfant(s). Ces dernières travaillent essentiellement dans les écoles le matin et pendant l’heure de midi, ce qui leur permet d’allier famille et prestations de travail en complément au chômage pour augmenter les ressources. Près de 10.000 heures prestées en 2019 par des ALE auderghemoises dans les écoles ;
- L’ALE a une section « Titres –Services » qui emploie 9 aide-ménagères à temps partiel issues du chômage de longue durée ou du CPAS avec un accompagnement social adapté et des horaires compatibles avec la vie familiale ;
- Le Pavillon accueille les femmes issues de l’immigration et dispense des cours de langues Français Langue Etrangère, organise des ateliers d’animation destinés à permettre l’intégration de ces personnes, actions qui sont des préalable nécessaires pour l’intégration socioprofessionnelle et à leur émancipation.
En ce qui concerne le projet à l’initiative de Woluwe-Saint-Pierre, il s’agit d’un atelier de 6 demi-jours organisé chaque année et qui est effectivement réservé aux femmes qui n’ont pas droit au chômage ni aidée par le CPAS. Il s’agit généralement de femmes vivant avec un conjoint ayant des ressources (travail, chômage, CPAS) et qui dès lors n’ouvrent pas personnellement un droit à une aide financière.
A Auderghem, nous essayons, tant que faire se peut, d’identifier ces personnes n’ouvrant pas de droit à l’aide financière et donc n’étant pas suivie et aidée dans leur recherche d’emploi. Une collaboration avec la CEMPA se met en place et permet de relayer l’information sur le terrain et l’orientation vers le service emploi communal.
DECIDE
- de transformer la question orale en question écrite
PREND ACTE
- de la réponse à la question écrite
- de la publication de la question et de la réponse, après traduction, sur le site internet communal