Monsieur le Président,
Madame la Bourgmestre,
Mesdames et Messieurs les conseillers communaux,
Chers collègues,
Comme vous l'avez sans doute tous lu dans les médias, une crise humanitaire se déroule actuellement dans notre capitale. Les demandeurs d'asile vivent dans les rues, dans les parcs et dans des bâtiments vides. Environ 3 000 personnes n'ont reçu aucune aide suite à leur demande d'abri. L'État belge a été condamné plus de 7.000 fois par le tribunal du travail de Bruxelles et les arrêts de la Cour européenne des droits de l'homme obligeant la Belgique à héberger ces demandeurs d'asile ont afflué ces dernières semaines.
Cette situation est intenable sur le plan humain. Nous sommes conscients que le gouvernement fédéral est responsable de l'accueil des demandeurs d'asile. À Auuderghem, les demandeurs d'asile mineurs non accompagnés (appelés MENA) sont déjà hébergés par Fedasil dans une ancienne maison de repos. Nous espérons que la commune d'Auderghem pourra apporter son soutien. Après tout, lors du conseil communal du 1er mars 2018, la motion " commune hospitalière " a été approuvée.
Par conséquent, en tant que groupe Ecolo-Groen, nous nous posons les questions suivantes :
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Quelle aide la commune apporte-t-elle à Fedasil ? De quelle manière y a-t-il coopération ?
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La commune peut-elle accueillir un certain nombre de demandeurs d'asile, temporairement si nécessaire ?
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La commune dispose-t-elle de bâtiments vacants qui peuvent être mis à la disposition de Fedasil ?
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A l'approche de l'anniversaire du vote de la motion de 2018, pouvez-vous nous donner des informations sur les actions de soutien que la commune a mises en place pour les migrants mais aussi pour les hébergeurs ?
Merci pour vos réponses
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Réponse de Madame Sophie de Vos et de Monsieur Didier Molders :
Avant tout, je tiens à souligner que la crise d'accueil actuelle n'est pas seulement le résultat d'un afflux de migrants, mais aussi de lacunes organisationnelles qui ne peuvent être résolues que par les autorités et administrations responsables :
Fedasil, qui s'est retiré de nombreux refuges et qui, au contraire, s'efforce maintenant d'accroître sa capacité et son personnel...
Lorsque Fedasil nous a contactés pour l'ouverture du centre pour mineurs non accompagnés, ainsi que lorsque le Samusocial l'a fait, nous avons mis en place un groupe de travail communal pour veiller à ce que les résidents soient accueillis dans de bonnes conditions.
Nous sommes en contact régulier avec ce centre de transit pour mineurs de Fedasil.
En ce qui concerne le Samusocial, nous avons récemment eu une réunion avec les administrateurs de leur refuge au sujet du traitement des demandes de résidence de leurs résidents.
Selon un calendrier convenu avec le personnel du centre Fedasil, les activités et les sorties sont organisées et animées par notre équipe de gardiens de la paix. Ces activités permettent aux jeunes qui vivent au centre de se familiariser avec les codes de comportement et les coutumes. Ces rencontres créent un lien particulier avec les gardiens de la paix.
Pour le Samusocial, les jeunes adolescents participent aux activités de notre centre de jeunesse. Les équipes des services de prévention, notamment les CEMPA, sont en contact régulier avec le Samusocial. Par leur travail, qui se concentre principalement sur une aide ponctuelle (par exemple, trouver une école pour les enfants) et un accompagnement, nos équipes sont un partenaire privilégié. Nous sommes toujours prêts à intervenir à la demande du personnel du Samusocial.
Nous avons également mis en place une procédure d'offres d'emploi et de sélection des candidats pour les postes vacants à Fedasil, en collaboration active entre l'équipe du secrétariat communal et le CPAS.
La commune n'a ni le pouvoir, ni le personnel, ni l'infrastructure pour remplacer Fedasil, le SPF Justice, etc. L'accueil des réfugiés n'est pas une tâche réservée aux bénévoles de bonne volonté disposant d'une connexion Internet, d'un lit, de café et de croissants. C'est pourquoi il existe des structures professionnelles efficaces comme la Croix-Rouge, le Samusocial, Caritas International et, même s'il est difficile d'y croire en ce moment, Fedasil.
Comme je viens de le mentionner, nous soutenons et travaillons avec le centre pour mineurs Fedasil et le foyer du Samusocial.
Nous avons également joué un rôle actif en accueillant plus de 250 Ukrainiens et en soutenant leurs familles d'accueil.
A ces nombreuses occasions, nous sommes allés au-delà de notre mission : organisation quotidienne et 7/7 des rencontres entre les hôtes et les familles d'accueil, séances d'information pour les familles d'accueil, développement d'une offre de cours, recherche de places pour les enfants en crèches et en écoles, organisation d'activités diverses par le Pavillon, séances d'information pour la recherche d'emploi, etc.
Ni le CPAS ni la commune ne disposent de bâtiments vacants pouvant être utilisés pour loger des réfugiés. Si des appartements communaux sont vacants, c'est parce qu'ils sont en cours de rénovation.
Ceci étant dit, l'appel à trouver une initiative locale d'accueil (ILA) a été entendu et le CPAS et la Régie foncière devraient discuter des possibilités de consacrer un futur appartement à une telle ILA.
L'adoption de la motion " Commune hospitalière " le 1er mars 2018 prévoit un bilan annuel dans le cadre du Forum des associations solidaires d'Auderghem.
Cette réunion a eu lieu le 17 janvier 2023.
Au cours de l'année écoulée, la commune a été présente sur tous les fronts en faveur des réfugiés d'Ukraine.
En 2022, la commune a participé à la mise en place de la plateforme d'accompagnement des professionnels et des familles d'accueil. Notre expertise juridique et sociale a été déployée. La commune a participé activement à l'ajout de propositions d'accueil sur la plateforme régionale " bemyguest " sur laquelle elle a mis en place 620 places d'accueil pour les réfugiés du 24/02/2022 au 31/10/2022.
La commune travaille en étroite collaboration avec l'ASBL "Le Pavillon", partenaire du Forum des associations solidaires d'Auderghem. Cette ASBL joue un rôle clé dans l'accueil des réfugiés. L'ASBL organise des réunions, des dîners, des moments d'échange, des cours de langue et d'autres activités pour les réfugiés dans la maison fournie par la commune.
Dans ce contexte, il est important de souligner que le Pavillon a obtenu le statut d'opérateur linguistique, financé et reconnu par la COCOF, qui lui permet de coopérer avec le BAPA (bureau d'accueil des primo-arrivants), chargé de mettre en œuvre le programme d'accueil obligatoire et gratuit en Région de Bruxelles-Capitale, dans le cadre d'une politique sociale visant à accroître leur participation sociale, économique et culturelle.
Depuis juin 2022, les services communaux de l'action sociale et de la population enregistrent et informent les nouveaux arrivants dans le cadre du programme d'intégration, en collaboration avec le BON (Bureau d'accueil bruxellois pour l'intégration) et le BAPA.
Le FASA finalise la préparation d'un dépliant qui informera, dans les langues les plus courantes, les personnes susceptibles d'avoir besoin de services utiles avant de s'installer dans la commune.