Sept gros dossiers sur le bureau de la nouvelle Bourgmestre - Interview
Quelles sont vos priorités pour les trois prochaines années?
Sophie de Vos : "Avec la crise sanitaire, la plupart des communes sont dans le rouge. Ce n'est heureusement pas le cas d'Auderghem qui bénéficie d'un historique de gestion exceptionnel. Mais nous devrons tout de même faire attention. Ma première priorité sera donc de maintenir les comptes à l'équilibre. C'est vrai, ce n'est pas très sexy mais c'est fondamental : c'est ce qui nous permet de garder les impôts locaux les plus bas de Bruxelles. Chaque année, cela représente une économie moyenne de 900€ par ménage. S'il y a bien un avantage que je veux préserver dans la situation actuelle, c'est celui-là".
On vous présente souvent comme pionnière en matière de participation citoyenne...
Sophie de Vos : "C'est vrai que c'est une priorité pour moi. La participation citoyenne est un outil indispensable pour retisser du lien entre les habitants et leur commune. Mais cela suppose deux choses : il faut leur laisser le contrôle intégral et il faut y mettre les moyens. Si le Budget Partagé d'Auderghem a rencontré un tel succès, c'est parce qu'on a donné aux habitants un vrai pouvoir de décision avec des montants très importants. Or je constate que la plupart des communes font de la participation cosmétique : elles mettent quelques euros sur la table, organisent un vague scrutin et en profitent pour subsidier des associations amies. Il y a donc un vrai risque de désenchantement contre lequel nous allons devoir nous battre".
Vous gardez la culture mais les grands projets qui vous attendent touchent surtout la jeunesse et l'espace public ?
Sophie de Vos : "Plusieurs projets vont mobiliser le Collège : la construction d'une nouvelle maison des associations, la rénovation de la Maison des Jeunes, la création d'une nouvelle antenne scolaire et des investissements colossaux dans l'espace public (plus de 25 millions)! La culture n'est pas en reste puisque nous venons de recevoir les permis pour rénover les ateliers d'artistes et les classes vertes à Rouge-Cloître. Je veux en faire un pôle récréatif et culturel majeur en région bruxelloise".
Vous avez trois ans devant vous. C'est court pour réaliser tout cela ?
Sophie de Vos : "Je sais que tous ces chantiers ne seront pas finis dans trois ans. Mais si on veut gérer une commune efficacement, il ne faut pas se laisser enfermer dans des échéances. On doit retrouver le sens du temps long. Et puis je ne suis pas seule. Le Collège, le Conseil et les équipes de l'administration font un boulot remarquable. Je pense d'ailleurs que les gens s'en rendent de plus en plus compte".
Vous héritez aussi du dossier du viaduc Herrmann-Debroux?
Sophie de Vos : "La fin du viaduc est un dossier très clivant et Didier Gosuin a eu beaucoup de courage en le mettant sur la place publique. Mais si on prend un peu de recul, il a simplement fait ce qu'on attend d'un gestionnaire public : anticiper l'avenir. L'ouvrage est vieillissant, nos modes de transport vont profondément changer. À terme, le viaduc va donc de toute façon disparaître. La question qu'il a posée, ce sont les conditions de réaménagement. Et là-dessus, je serai tout aussi inflexible : pas de destruction tant que les alternatives en termes de mobilité n'auront pas été formalisées".
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